VegaFina a 20 ans !
Le label a vu le jour en 1998 à La Romana, en République dominicaine, dans la plus grande manufacture du monde, la Tabacalera de García. Sa gamme Nicaragua lancée il y a 4 ans rencontre un franc succès..
La fabrique était alors, et depuis 1974, dirigée par José Seijas qui en laissa les rênes à Javier Elmúdesi en 2012. Composées d’une cape élevée en Équateur, d’une sous-cape de Sumatra et d’une tripe dominicano-nicaraguayenne, les vitoles VegaFina s’imposent rapidement aux États-Unis et en Espagne. Elles ont moins de succès en France où elles reviennent toutefois cinq ans plus tard sous un nouveau nom de baptême : VegaFina Classic. Deux autres gammes existent : VegaFina Maduro, composée en partie de tabac brésilien, et VegaFina Fortaleza 2, habillée d’une cape mexicaine.
Des Éditions limitées (Master, Sumum… ) sont créées régulièrement depuis 2012. Dernières en date : le VegaFina Robusto Extra, dont les feuilles ont été vieillies sept ans, et le VegaFina Gran Reserva (conçu avec des tabacs ayant mûri cinq ans) qui célèbre le vingtième anniversaire de la marque et dont sept mille boîtes de dix cigares sont mises en vente.
De la République dominicaine au Nicaragua
Mais dans la famille VegaFina, la benjamine, la plus délurée, est aussi la plus prometteuse. Faisant fi des traditions du clan, elle a délaissé les tabacs de République dominicaine pour ceux du Nicaragua et opté pour un assemblage 100 % terroir unique. Et elle vient de jouer un coup de maître avec une seconde Édition limitée de son 8-9-8.
Née il y a quatre ans, la gamme VegaFina Nicaragua a d’abord été lancée en Espagne avant de débarquer en France en juillet 2014. Les trois modules qui la composaient alors existent toujours : un Short, un Gran Toro et un Robusto. Trois puros habillés d’une cape et d’une sous-cape élevées dans la région de Jalapa et composés de feuilles de tripe venues de la zone volcanique d’Estelí, renommée pour ses tabacs denses et puissants. La plupart de ces feuilles sont récoltées sur la partie supérieure du plant. Après avoir mûri au moins quatre ans dans leurs fermes nicaraguayennes, elles sont envoyées par bateau dans le sud de la République dominicaine, à La Romana, pour y être roulées à la Tabacalera de García, la plus grande manufacture du monde.
C’est d’ailleurs aussi là, dans cette immense et bourdonnante fabrique qui appartient au groupe Imperial Tobacco et qui produit quelque 140 000 cigares premium par jour, que les VegaFina Nicaragua ont été conçus. Il a fallu plus de six mois à Javier Elmúdesi, le directeur, et à son équipe de masters blenders – le fameux Grupo de Maestros – pour mettre au point la liga. « La marque VegaFina était alors en plein essor dans le monde et nous voulions accompagner ce développement en répondant au goût croissant des amateurs pour le terroir nicaraguayen », explique Fernando Domínguez, le patron des cigares premium d’Imperial Tobacco. De son côté, Antoine Bathie, qui supervise le marché français, confiait à L’Amateur en 2014, lors de la sortie des trois nouveaux VegaFina Nicaragua : « Nous cherchions surtout un bon rapport qualité/prix et nous voulions être en mesure d’assurer une ligne de goût sur la durée ; nous ne voulions pas simplement faire un coup. » D’où l’importance de la sélection des feuilles : Imperial Tobacco n’ayant pas de plantations propres, les feuilles sont achetées au Nicaragua à des planteurs déjà sélectionnés par la firme pour compléter certains assemblages dominicains. D’où l’importance aussi de cet affinage minimal de quatre ans qui assouplit le tabac et confère au cigare des saveurs particulièrement fondues tout en respectant un objectif de puissance élevée mais contrôlée.
Si le pari est gagné avec quelque 700 000 VegaFina Nicaragua vendus chaque année dans le monde, les amateurs français sont encore nombreux à méconnaître la qualité du terroir nicaraguayen.
Le choc 8-9-8
Toujours frondeuse et rebelle dans sa famille bien sage, VegaFina Nicaragua lance en 2016 en Édition limitée un module totalement démodé mais emblématique : un lonsdale. Il répond au nom de 8-9-8 et se présente en boîtes de trois niveaux à l’exemple de son illustre aîné cubain, le 8-9-8 de Partagas. L’adéquation entre la liga de la marque et le format est parfaite et la vitole, élue cigare de l’année par le Cigaroscope 2016, emporte les suffrages des amateurs et est vite épuisée. Cette consécration ne surprend pas Pedro Ventura, directeur du Développement de la Tabacalera : « La grande qualité de ce cigare tient à deux choses : d’abord la qualité de ses tabacs, ensuite la qualité des torcedores. Comme il s’agit d’un format délicat à rouler, seuls les meilleurs et les plus expérimentés s’y consacrent. Chez nous, 66 % des rouleurs ont plus de dix ans d’expérience et bon nombre d’entre eux en ont plus de trente ! »
Le succès du lonsdale incite Antoine Bathie à demander à la Tabacalera une nouvelle production de ce module. C’est chose faite cette année avec une nouvelle Édition limitée, réservée à la France : 400 coffrets numérotés y sont commercialisés depuis le mois de janvier.
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