Rudy Ricciotti : « J’ai une réserve pour tenir un état de siège de 60 jours ! »
Cette période de confinement où tout tourne au ralenti est l’occasion de reprendre contact avec certains amateurs qui nous avaient accordé un Grand Entretien. Interview confinée de l’architecte marseillais.
Le célèbre architecte du MUCEM et du Pavillon des arts de l’islam du Louvre, entre autres réalisations, est, comme la France entière, à l’arrêt, et confiné chez lui, près de Marseille. Il a saisi l’occasion que L’Amateur lui proposait pour manifester son soutien à nos soignants, aux services de l’Etat, tout en pensant à tous ceux qui souffrent. Cet épicurien profite de ce repos forcé pour relire Barbey d’Aurevilly en savourant quelques beaux havanes.
Vous êtes confiné chez vous, dans votre maison de Cassis face à la mer. Comment supportez-vous cette réclusion ?
Un privilège ! je plains les malheureux en milieu urbain, les familles à l’étroit avec des enfants en bas âge. Il faut réaliser à cet instant ce que la vie en milieu rural comporte d’avantages. C’est peut-être la fin des mythologies urbaines.
Cassis est tout près de Marseille, votre ville. Avez-vous des informations sur la situation là-bas ? Que pensez-vous du célèbre Docteur Raoult ? Porteur d’espoir ou savant Cosinus ?
Marseille s’en tire mieux probablement par la narration de son paysage. Ce matin, j’ai parlé avec Nathascha Raoult l’épouse du savant. Elle me disait que son mari constatait énormément de discipline et de solidarité. Une réalité contredisant les affirmations de racisme cognitif à l’égard des suds. Le professeur Raoult et les chercheurs qui l’entourent font un travail exceptionnel et bossent 90 heures par semaine. L’indigence de l’Etat devra rendre des comptes à cet égard. Pour l’instant l’heure est à la défense du corps médical, véritable héros de la situation face à un Etat qui semble mal contrôler la situation. J’associe à l’héroïsme d’autres services publics tels que les forces de l’ordre et les transports.
Sur quels chantiers vous et vos équipes travailliez-vous avant la crise ? Tout est-il à l’arrêt ? En tant qu’architecte, vous êtes également chef d’entreprise. Quelles mesures avez-vous dû prendre vis-à-vis de votre cabinet ?
La situation est catastrophique ! Les chantiers sont arrêtés et les études en partie aussi. J’ai 36 collaborateurs et presque tous sont en télétravail. En tant que patriote je refuse d’abuser du chômage partiel, car les conséquences économiques seront gravissimes pour la France.
Que lisez-vous en ce moment ? Lectures consolatrices ?
Barbey d’Aurevilly cet auteur exceptionnel du XIXè siècle rappelle notre refus de l’exil de la beauté.
Aviez-vous fait le plein de cigares ? Que fumez-vous et à quel rythme ? Vos cigares vous aident-ils à supporter cette période éprouvante ?
Je fume davantage, notamment des Montecristo Open Master. J’ai une réserve pour tenir un état de siège de 60 jours !
Le jour où nous serons « libérés », quelle sera la première chose que vous ferez ?
D’abord me remettre au travail pour sauver mon agence, et la nuit embrasser mon tonneau de 50 litres de rhum HSE de la Martinique … Et vite revoir mes ami(e)s !
Propos recueillis par Jean-Claude Perrier
Nous vous proposons également de relire le Grand Entretien que Rudy Ricciotti nous avait accordé en février 2014 (ADC n°99) : Grand Entretien Riccioti (ADC n°99)
Dernier livre paru : Rudy Ricciotti, L’Exil de la beauté, edition Textuel.
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