Peut-on rallumer son cigare ?
Alban Cordier, membre du comité de dégustation de L’Amateur de cigare nous éclaire sur le « rallumage ».
N’ayez surtout pas honte de rallumer votre cigare s’il s’est éteint. Rallumer un cigare, c’est, sans nul doute, bien mieux que de le jeter. Rien ni personne ne vous privera de ce plaisir. Amis rallumeurs, rallumez !
Le conserver…
Premièrement, ne dépassez pas un délai de quarante-huit heures entre extinction et rallumage (ce n’est pas scientifique, mais les risques de dessèchement augmentent avec le temps) et tâchez d’entreposer entre-temps votre cigare dans un endroit dont l’humidité est proche de 70 % (un cigare trop sec est fragile et agressif, un cigare trop humide peut être délicat à fumer et avoir un goût plus lourd). Ne replacez jamais un cigare éteint dans votre humidor ou dans une pièce fermée. Un rebord de fenêtre abrité du vent fera parfaitement l’affaire. Avant de l’éteindre, vous pouvez aussi couper votre cigare (avec des ciseaux à cigare, c’est optimal) derrière la ligne de combustion et l’envelopper dans du cellophane ou du papier ou le glisser dans un tube en aluminium. Il conviendra bien sûr d’enlever la cendre avant de le rallumer.
… pour mieux le rallumer
Pour rallumer votre cigare, procédez comme vous le faites normalement (allumette ou briquet à gaz) et profitez-en pour procéder à un « dégazage » (voir notre n° 125) en soufflant énergiquement pour faire disparaître le goût de vieille cendre. Votre cigare n’en sera que meilleur. Bien évidemment, une fois l’opération de sauvetage terminée, si votre cigare devrait être à nouveau consommable, il ne retrouvera ni le bouquet ni la saveur aromatique de la première fois. À noter que si vous fumez un cigare qui n’est absolument pas à votre goût, vous pouvez aussi simplement vous en débarrasser une fois éteint. Ne cherchez pas à conserver un cigare qui ne vous enchante pas plus que ça… car il ne se bonifiera pas au rallumage.
Le + d’Alban Cordier
« Je pratique le rallumage presque quotidiennement car j’aime commencer une matinée par un goût de cigare. Aussi, en rentrant chez moi la veille, j’ai l’habitude de déposer mon cigare à l’extérieur dans un endroit à l’abri du vent et de la pluie. Je le place dehors car l’hygrométrie naturelle à Paris descend très rarement en deçà de 60 % en juillet et août, se maintient régulièrement dans la zone des 70 % d’avril à septembre et dépasse ce seuil durant les mois humides (d’octobre à mars), une garantie pour le cigare de ne pas se dessécher.
Il m’arrive également de devoir abandonner mon cigare quelques minutes lorsque je fais du shopping. En général, je le laisse alors dans un élément architectural de façade ou derrière un volet. Si personne ne me l’a volé, une fois récupéré, je le rallume non sans plaisir en prenant le soin d’ôter la cendre préalablement. On peut aussi utiliser un tubos en prenant soin d’enlever la cendre ou utiliser des cendriers de poche comme le Refuge* de Maya Selva.
* Disponible en civettes sur commande.
Vous devriez aimer aussi
Casa Turrent nomme Ricardo Carioni responsable du développement
Davidoff lance trois éditions limitées pour l’année du Serpent
Le VegaFina VF 42L est mis en vente
Un Behike 59 figurado également en préparation
Décès de José Seijas, ancien directeur de la plus grande manufacture du monde
Numéro en cours
L'Amateur de Cigare n° 169 (décembre 2024)
Toute l'actualité du cigare directement chez vous