Ocoa Bay, le seul vignoble des Caraïbes
Des bananes, de la canne à sucre, du cacao, des mangues, du tabac bien sûr, et soudain, au cœur de cette végétation luxuriante : des vignes. Une expérience unique en République Dominicaine, et même dans toutes les Caraïbes.
Le domaine s’étend sur environ 62 hectares en pente douce, au pied des montagnes des Cordillères pour rejoindre les eaux cristallines de la baie d’Ocoa dans la province d’Azua, sur la côte sud de la République dominicaine. Le projet de Maria Claudia et Guillermo Mallarino est grandiose et va bien au-delà des vignes qui n’occupent qu’une partie des terres (8 ha). On trouve en effet ici un petit hôtel de charme, un centre de bien-être avec son spa, plusieurs restaurants, une marina, un village viticole, et enfin des résidences privées en cours de développement.
Les vignes se distinguent très nettement dans cet environnement car elles sont bordées de bougainvilliers flamboyants qui tracent des allées rouge vif au milieu des terres. La carte postale idéale. L’implantation est récente – moins de dix ans – et les premiers vins remonte à 2017. Trois cépages ont été utilisés, pour les trois couleurs. Le colombar pour produire du blanc. Il est originaire de Charente et était à l’origine utilisé pour l’élaboration de vins destinés à être distillés pour le cognac. Il donne un côté « fruits exotiques » (ananas, goyave) et des notes d’agrumes qui confèrent au vin ce goût « sucré » qui ne convient pas à toutes les cuisines, mais est très agréable cependant, notamment en apéritif, ou sur les desserts.
Les quatre cuvées produites par le domaine
Pour le rouge, Maria Claudia a planté du tempranillo, cépage que l’on retrouve dans les vins de Californie, d’Australie eu ou encore d’Afrique du Sud. Son nom vient de l’espagnol temprano qui fait référence à la maturité précoce du cépage. On ne peut pas dire que ce vin nous a laissé un souvenir mémorable. Un nez quasiment inexistant, une bouche assez plate, sans finalité, il y a de sérieux progrès à faire.
Enfin, pour le rosé, que l’on n’a pas goûté, le domaine utilise le moscato italien aux arômes floraux, mêlant en principe des notes de cerise, de fraise et de miel…. on l’espère ! Seulement pour l’anecdote, on parlera du « KiBay », que l’on n’oserait pas qualifier de vin : une boisson alcoolisée mêlant la fameuse mangue banilejo de la jolie et proche région de Bani dont on découvrira avec plaisir les fameuses dunes, et le fruit de la passion (appelé ici chinola).
Les vignes se distinguent nettement dans cet environnement car elles sont bordées de bougainvilliers flamboyants
L’outil de production, assez moderne, mériterait tout de même une approche du froid plus maîtrisée pour avoir des rendements qualitatifs, d’autant que, grâce aux conditions climatiques, ce vignoble connaît « deux » récoltes, l’une en juin-juillet lors de la saison sèche et l’autre en décembre-janvier, lors de la saison des pluies.
On pourra bien sûr découvrir ces vins dans les restaurants de l’hôtel mais les propriétaires organisent aussi des dégustations commentées, avec quelques tapas bienvenus, dans une haute maison de bois très moderne aménagée avec soin qui domine toutes les vignes, jusqu’à la mer. C’est sûrement là encore que l’on pourrait s’installer pour fumer un bon cigare dominicain, à condition de l’apporter car, bizarrement, le complexe n’a pas joué cette carte.
Véritable destination « vacances plaisir », Ocoa Bay est à 1h20 en voiture de la capitale Saint-Domingue, et à 4 h de Punta Cana. Mais le resort a aussi sa piste pour hélicoptère : sûrement pour vous !
Textes et photos Bernard Van de Kerckhove
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