Nicaragua : le festival PuroSabor est de retour
Après deux éditions annulées pour cause de pandémie, le festival organisé par les producteurs de cigares du Nicaragua a réuni plusieurs centaines de participants la semaine dernière.
Jorge Padron (à gauche) se livre au jeu de la séance photo
Même si les cigares nicaraguayens n’ont globalement jamais manqué dans les civettes, le festival organisé par la Chambre nicaraguayenne des tabacaleros (CNT), baptisé PuroSabor, a dû, comme son homologue cubain, annuler deux éditions consécutives en raison de la Covid. En 2022, seul Procigar, dans une République dominicaine déjà entièrement rouverte aux touristes, avait pu être organisé (voir L’ADC, n° 150).
Amateurs et professionnels se sont retrouvés du 23 au 27 janvier, d’abord dans la ville coloniale de Granada, puis à Estelí, la capitale du cigare nicaraguayen. Au programme de cette 10e édition impeccablement organisée de bout en bout : un peu de tourisme culturel, pas mal de visites de manufactures et de plantations, une fête tous les soirs… et beaucoup, beaucoup de cigares.
« Le Nicaragua produit les meilleurs cigares du monde », lance Manuel Rubio, président de la CNT, lors de la soirée inaugurale organisée dans un domaine champêtre à mi-chemin entre Granada et Managua, la capitale. Il salue les 200 inscrits venus de 25 pays, en rappelant le chemin parcouru depuis la toute première édition, en 2009, qui avait été suivie par 63 personnes. Le chiffre de 200 aurait pu être largement dépassé, mais la capacité de l’événement est malheureusement limitée par l’offre hôtelière très faible – et pas tout à fait au niveau des standards internationaux – d’Estelí. Ce paramètre devrait faire de PuroSabor le plus petit des trois grands festivals organisés dans les pays producteurs (derrière le Festival del Habano et Procigar) pour encore un moment. Et donc aussi son charme : les groupes de visites sont petits (jamais plus d’une quinzaine de personnes) et les soirées festives restent à taille humaine même si certaines atteignent 400 à 500 personnes lorsque les participants VIP sont rejoints par des locaux invités par des partenaires ou qui ont acheté leur ticket « au détail ».
Sur la route d’Esteli, le déjeuner est organisé dans un immense séchoir à tabac
Le mercredi matin, la caravane PuroSabor 2023 quitte les rives du lac Nicaragua dominées par le volcan Mombacho pour un trajet d’environ trois heures vers le nord montagneux, interrompu par une pause-déjeuner dans un immense séchoir de la finca Victor Calvo (photo ci-dessus) – un important fournisseur de feuilles de tabac pour les manufactures.
Puis les visites de plantations et de manufactures s’enchaînent à un rythme effréné. Le processus de fabrication des cigares de la graine au produit fini est sensiblement le même partout mais chaque visite a son intérêt car ce sont les petits détails qui font la différence, qui sont les révélateurs de l’identité de chaque marque.
« Une semaine fantastique »
Lors de la soirée organisée chez STG Nicaragua (où sont fabriqués la plupart des CAO), le maire de la ville rappelle que le tabac représente 30.000 emplois directs â Estelí, tandis qu’un professionnel nous confie qu’au dernier pointage il y a officiellement plus de 90 fabriques de cigares dans la ville – sans compter les micro-manufactures parfois composées d’un seul rouleur qui fabrique des cigares dans son garage.
Quand vient l’heure du dîner de clôture, Manuel Rubio reprend la parole pour faire le bilan « d’une semaine fantastique » qui a enfin pu se tenir « pour la première fois depuis trois ans ». « Pour faire un bon puro, dit celui qui est par ailleurs directeur de la manufacture Drew Estate, il faut plusieurs paramètres que nous avons ici : le sol, l’eau, le climat – c’est aussi pourquoi nous travaillons à la soutenabilité écologique de tout ce que nous faisons. Il faut aussi une force de travail de grande qualité, comme vous avez pu le constater pendant cette semaine ». «Nous vous attendons tous pour la 11e édition », conclut-il. Une édition 2024 qui sera aussi l’occasion de célébrer les 500 ans de la ville de Granada, l’une des plus anciennes villes du continent américain.
Laurent Mimouni, envoyé spécial au Nicaragua
Photos d’ouverture : manufacture MyFather Cigars
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