Il y a 50 ans, la General Cigar Company rachetait Macanudo…
À l’époque inconnue du grand public, la marque Macanudo est depuis 1968 devenue l’un des noms les plus prestigieux de l’univers du cigare. Retour sur son histoire.
Par Guillaume Renouard
Pour de nombreux aficionados, le nom Macanudo est aujourd’hui synonyme d’excellence. « Lorsque j’ai commencé à m’intéresser à l’univers du cigare, j’ai tout de suite entendu dire que ceux de Macanudo étaient d’excellente qualité, qu’ils constituaient un signe de bon goût et de distinction. Ils font partie des premiers que j’ai commencé à acheter, et je leur suis restée fidèle depuis » raconte ainsi une amatrice de cigares américaine entre deux bouffées. Macanudo fête cette année les cinquante ans de son rachat par la General Cigar Company, qui a permis à cette petite marque confidentielle d’accéder à une renommée internationale. Créé par le cubain Punch, Macanudo était à l’origine un petit label particulièrement apprécié du public britannique. Mais durant la Seconde Guerre mondiale, les U-boats allemands sévissent dans le Pacifique, handicapant sérieusement le commerce maritime entre l’île des Caraïbes et le Royaume-Uni. Pour permettre aux Britanniques et à leur flamboyant premier ministre de continuer à fumer leurs précieux cigares, la production de Macanudo est alors délocalisée en Jamaïque, à la célèbre Temple Hall Factory. C’est là-bas, en 1968, que le destin vient frapper à sa porte, sous les traits de l’entrepreneur américain Edgar Cullman, qui a racheté la General Cigar Company sept ans plus tôt.
Les sentiers de la gloire
Edgar Cullman charge alors son ami Alfons Mayer, vétéran de l’industrie, de lui concocter un cigare d’exception. Pour distinguer la marque de la concurrence, Alfons Mayer opte pour une cape Connecticut vieillie trois années durant, un procédé alors inédit au sein de l’industrie. La tripe sera quant à elle composée d’un mélange de tabacs dominicains, jamaïcains et mexicains. L’ensemble donne un cigare doux, aux arômes subtilement sucrés : le Macanudo Café est né. En 1971, il débarque sur le marché américain. Cullman concentre stratégiquement la distribution sur les restaurants de luxe, et le succès est au rendez-vous : très vite, le Macanudo Café acquiert une réputation d’excellence et les ventes décollent. De nouveaux modules sont créés dans la foulée, et dans les années 1980, le cigare gagne les marchés européens. L’Amérique, elle, continue de plébisciter la marque : en 1983, Macanudo devient le premier vendeur de cigares hauts de gamme aux États-Unis. Le label est aujourd’hui commercialisé dans une cinquantaine de pays différents.
Couleur café
Au fil des années, de nouveaux produits viennent compléter le catalogue de Macanudo, dont la gamme Inspirado : les cigares Inspirado orange sont introduits en 2014, suivis des Inspirado Black en 2016 et des White en 2017. Début 2019, les Black seront d’ailleurs relancés en France avec une toute nouvelle liga. En mars dernier, pour les cinquante ans de l’entreprise, un quatrième cigare est venu compléter ce panel, l’Inspirado Red, qui est annoncé en France dans le courant de l’année 2019. Ce dernier se compose d’une cape de Habanero ligero équatorien, d’une sous-cape de la vallée de Jalapa, au Nicaragua, et d’une tripe mêlant tabacs du Nicaragua et du Honduras. L’ensemble donne un cigare résolument puissant, aux saveurs de poivre et d’épices, disponible dans trois modules différents : Robusto, Toro et Gigante. Il est, en outre, le tout premier cigare jamais confectionné par la marque dans sa fabrique d’Estelí, au Nicaragua. Macanudo a également profité de la dernière édition de l’IPCPR pour lancer un second cigare, baptisé M by Macanudo. Composé d’une cape de tabac indonésien Bezuki, d’une sous-cape des Philippines et d’une tripe nicaraguayenne, c’est un cigare infusé au café. Une première pour Macanudo. Il se décline lui aussi en trois modules, Corona, Toro et Belicoso.
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