L’héritage Padron
José Orlando Padrón, nous a quitté la semaine dernière. Il avait 91 ans.
Le patriarche du label établi à Estelí (Nicaragua), a vécu plusieurs vies. La première commence à Cuba, où il naît en 1926, à Pinar del Río. Son aïeul Dámaso avait émigré des Canaries dans les années 1850. José Orlando fuit la révolution en 1961 pour un exil d’un an en Espagne, puis traverse à nouveau l’Atlantique pour New York et enfin Miami. Jardinier le jour, charpentier la nuit (le petit marteau dont il se servait deviendra son emblème), il fonde sa première manufacture en 1964 dans le quartier de Little Havana, pour répondre à la demande des Cubains de Miami. En 1970, il flaire le potentiel du tabac nicaraguayen. Quatre ans plus tard, il a acquis sur place plusieurs parcelles de terre et y installe sa production. En 1979, les remous de la révolution sandiniste gagnent les portes de sa fabrique qui disparaît dans les flammes. Padrón doit sa survie financière à la petite manufacture sise de l’autre côté de la frontière, à Danlí (Honduras). Replié dans le pays voisin, il devra attendre 1990 avant de pouvoir reprendre une activité stable au Nicaragua. En 1994, les trente ans de la marque son célébrés par la gamme Anniversary 1964. En 2001, on fête les soixante-quinze ans de José avec la série Anniversary 1926. En 2004, Jorge, le fils de José reprend le flambeau de cette entreprise qui reste aujourd’hui résolument familiale…
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