Et voici le premier cigare créé grâce à ChatGPT…
L’assemblage recommandé par une intelligence artificielle et roulé en République dominicaine sera commercialisé à la fin de l’année aux Etats-Unis.
Après avoir cédé aux charmes du Web3 et des NFT (voir L’ADC, n° 156), l’industrie du cigare va-t-elle succomber à ceux de l’intelligence artificielle ? Trop tôt pour le dire, mais les premiers cigares en partie conçus par ChatGPT viennent de voir le jour aux Etats-Unis. Ce sont les fondateurs du site américain de vente en ligne, Cigar Club, qui ont franchi le pas et demandé au chatbot le plus connu au monde de faire le job d’un maître assembleur. « L’idée m’est venue en janvier dernier. Je me suis alors dit : voyons comment cela pourrait influencer l’industrie du cigare », confie à L’Amateur, David Pugh, le directeur général de Cigar Club. « Avec en tête l’idée de montrer que seule, l’intelligence artificielle ne peut pas tout »., ajoute-t-il.
Capture de la vidéo dans laquelle les dirigeants de Cigar Club présentent le projet aux internautes.
Trois mélanges ont donc été élaborés par ChatGPT. Et à chaque fois les réponses ont été plus précises. Le premier blend suggéré avait une cape habano sungrown d’Equateur, une sous-cape du Honduras et une tripe du Nicaragua et de République dominicaine. Le deuxième cigare une cape connecticut shade, une sous-cape Jalapa Nicaragua et une tripe associant du tabac de République dominicaine, du Nicaragua et du Honduras. Pour le troisième cigare, ChatGPT proposait une cape habano d’Équateur, une sous-cape composée de Nicaragua criollo 98 et une tripe associant du tabac de République dominicaine (piloto cubano) et du Nicaragua (Estelí et Jalapa). Les trois cigares générés par l’intelligence artificielle ont été confiés à La Tabacalera La Isla, en République dominicaine. Charge à cette fabrique dirigée par Hostos Fernandez Quesada (neveu de Manuel Quesada) de rouler ces pièces.
Une expérience en demi-teinte
L’expérience n’est pas, à ce jour, totalement concluante, reconnaissent les initiateurs du projet. « Je suis content de pouvoir dire que l’intelligence artificielle ne peut, à elle seule, créer un bon cigare », explique encore David Pugh.« Nous ne voulions pas simplement proposer un cigare conçu par l’intelligence artificielle pour dire : nous l’avons fait », explique-t-il encore. « Nous voulions avoir un cigare qui se tienne ». A chaque fois Hostos Fernandez Quesada avait le loisir d’apporter sa propre patte. Pour le premier assemblage proposé par exemple, il a conservé la sous-cape et la tripe mais remplacé la cape. De même ChatGPT suggérait de rouler un churchill, choix qui n’a pas été suivi « pour des raisons de préférence personnelle ». Malgré ces défauts, Cigar Club promet de commercialiser le « meilleur » des trois sur son site. « Sans doute au troisième trimestre », explique David Pugh. D’ici là, ChatGPT sera mis à contribution pour dessiner la bague et choisir un nom du cigare.
Si vous êtes curieux de le tester, il faudra faire preuve d’ingéniosité pour se le procurer. Pour l’heure en effet, Cigar Club ne livre qu’aux Etats-Unis. Mais les responsables de la société assurent travailler à mettre en place à expédier leurs cigares dans le reste du monde. Là où c’est autorisé… donc pas en France.
Régis Besko
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