Pete Johnson : « Pour la réédition des Nuevitas, j’ai repris les mêmes mélanges, mais le tabac est désormais celui de la famille Garcia »
Lors de l’InterTabac de Dortmund, Tatuaje Cigars a annoncé la réintroduction de sa ligne Nuevitas, interrompue en 2006, sur le marché européen. Ils sont aujourd’hui disponibles en Allemagne, Slovénie, Bulgarie, Hollande, Suisse, Malte et en Suède. Nous les espérons bientôt en France. Nous avons rencontré son créateur, Pete Johnson, le temps de revenir sur son parcours…
Par Guillaume Renouard
L’amateur de cigare : Dans quelles circonstances avez-vous commencé à vous intéresser à l’univers du cigare ?
Pete Johnson : Tout a commencé au début des années 1990. À l’époque, j’étais musicien à Los Angeles. En lisant le journal, je suis tombé sur un article évoquant un dîner entre célébrités amatrices de cigares. Curieux, j’ai commencé à fumer mes premiers cigares : le coup de foudre a été immédiat et je me suis mis à fréquenter régulièrement plusieurs civettes de Los Angeles. Puis, petit à petit, j’ai commencé à nourrir le projet de rentrer dans mon état d’origine, le Maine, sur la côte Est, pour y ouvrir ma propre enseigne consacrée au cigare. Mais j’ai rapidement réalisé que j’étais loin de disposer des fonds nécessaires pour lancer mon affaire. Je me suis donc résolu à trouver un emploi dans l’industrie et en 1993, j’ai commencé à travailler dans un bureau de tabac baptisé Gus’ Smoke Shop, établi à Studio City, un quartier de Los Angeles. Au début, je m’occupais des mélanges de tabacs à pipe : on me donnait la recette, et j’étais chargé de confectionner le mélange en grandes quantités.
Ce n’était que partie remise, puisque vous avez bel et bien fini par lancer votre propre marque…
Oui, cela s’est passé dix ans plus tard, en 2003. J’avais déjà pris du galon dans l’industrie, puisque j’occupais désormais le poste de Director of Retail chez Grand Havana Enterprises, qui possède notamment le Grand Havana Room, un club haut de gamme pour amateurs de cigares. Un vieil ami qui travaillait dans l’industrie m’a contacté pour me demander si je tenais toujours à monter mon propre label. Il a évoqué un fabricant de cigares qui venait de quitter Cuba, et qui serait susceptible de travailler pour moi. Il s’agissait de Pepin Garcia, qui avait alors tout juste lancé sa fabrique El Rey de Los Habanos à Miami. Après avoir fait connaissance à Los Angeles et lui avoir commandé quelques échantillons, j’ai eu la certitude immédiate que je venais de rencontrer la bonne personne, susceptible de me confectionner un cigare sur lequel je serais heureux d’apposer mon nom.
Vous avez baptisé votre marque « Tatuaje Cigars », pourquoi ce choix ?
Dans l’industrie, tout le monde m’appelait « Tattoo Pete », ce nom s’est donc imposé comme une évidence ![1]
Quelle « patte » avez-vous souhaité donner à ces cigares pour les distinguer de la concurrence ?
J’ai fait le pari de la simplicité. Je voulais un très bon cigare, avec un emballage sobre et traditionnel. Le choix du tabac et de l’univers graphique m’a été inspiré par la tradition cubaine. J’ai été un grand amateur de cigares cubains depuis le moment où j’ai commencé à m’intéresser au monde du cigare, j’ai suivi attentivement l’évolution de chaque marque et m’en suis inspiré pour construire la mienne. Parmi mes marques préférées, je citerais notamment Diplomatico, El Rey Del Mundo, Sancho Panza et H. Upmann, mais cette liste est loin d’être exhaustive.
Et c’est donc Pepin Garcia qui s’est chargé de la confection…
Oui. La famille Garcia possède des manufactures à Miami, ainsi qu’à Estelí, au Nicaragua. Le tabac que nous utilisons vient principalement du Nicaragua, mais aussi de l’Équateur, du Mexique et des États-Unis.
À l’InterTabac de Dortmund, vous avez annoncé la réintroduction de la ligne Nuevitas sur le marché européen. Pourquoi avoir choisi de ressusciter cette ligne, dont la production avait été interrompue en 2006 ?
C’était un choix personnel. Ces cigares ont vu le jour en 2004. À l’époque, j’étais en quête de nouveautés, j’ai donc opté pour deux mélanges, le Nuevitas et le Nuevitas Jibaro, que j’ai fait confectionner dans une fabrique différente de celle que j’utilisais habituellement. Ils constituaient ainsi les seuls cigares de la marque qui n’étaient pas produits par la famille Garcia. La demande était assez faible au départ, mais elle a commencé à s’accélérer en 2006, jusqu’à requérir des niveaux de production que la petite fabrique ne pouvait pas suivre. En outre, la qualité des cigares ne répondait pas tout à fait à mes attentes, j’ai donc décidé de clore cette expérience et de travailler uniquement avec la famille Garcia lors de mes projets futurs. Pour la réédition de la ligne Nuevitas, j’ai donc repris les mêmes mélanges, mais le tabac est désormais celui de la famille Garcia, et les cigares sont produits dans leur fabrique My Fathers Cigar S.A.
[1] Les mots « Tattoo » et « tatuaje » signifient tous deux « tatouage », respectivement en anglais et en espagnol.
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